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ADRIENNE.

— T’a-t-il déjà fait pleurer, pauvre enfant ?

— Un jour, ma mère me l’a dit, et depuis ce jour, qui étoit triste, je ne vois plus ma mère. Je ne te le dirai jamais, car je ne te verrais plus, et je pleurerais.

— Hélas ! mon petit ami ! suffit-il de craindre les larmes, pour n’en jamais répandre ? Mais, poursuivit-elle, craignant qu’il ne se fût échappé d’Arthur, pour la venir trouver, tu désobéis donc, pour moi que tu connais à peine, à ton frère, qui t’a défendu sans doute de me chercher ?

— Il m’a conduit à ta porte, dit-il avec joie.

— Il t’a conduit lui-même ! s’écria-t-elle ; et toute sa figure s’éclaira.

— Va ! me crains rien pour moi, reprit l’enfant, il est si bon, Arthur ! jamais il ne me gronde ; jamais il ne me quitte. Juge ! Il ne voulait pas venir ;