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ADRIENNE.

Et le rivage répétait au loin : Andréa !

Égarée, mais forte par l’excès même de la frayeur, Adrienne, demi-nue, s’échappe des bras tremblans de Mona, et s’élance comme une ombre sur les rochers d’où la voix semblait descendre.

C’était le pauvre petit Andréa lui-même, qu’une fièvre ardente avait fait sortir de son lit. Frappé du récit affreux de la soirée, il étendait les bras en les agitant vers la mer, et criait : Andréa ! Andréa !

Adrienne le saisit avec l’énergie du désespoir ; et l’enfant se laissa prendre par elle et ramener sans résistance jusqu’à l’habitation. La lumière qui brûlait dans la chambre éclaira ses traits pâles et renversés. Ses cheveux étaient hérissés sur son front découvert ; ses yeux étincelaient ainsi que deux étoiles ardentes. Il était beau, beau comme Arthur le jour de ses adieux ; et Adrienne, qui retenait ses