Page:Desbordes-Valmore - Les Veillées des Antilles, tome 2, 1821.pdf/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
37
SARAH.

Il descend la montagne plus rapidement qu’il ne l’avait montée, et se jette, en frémissant, sur les pas de M. Primrose.

Il peut à peine parler, ses lèvres tremblent. La passion qu’il appelle de l’amour, et qui est déjà de la haine, anime ses gestes et ses discours, que M. Primrose écoute en silence. Il rêve profondément ; son visage, toujours sérieux, prend une teinte de tristesse et d’étonnement. S’il ne partage pas la colère du jaloux Silvain, il est au moins frappé d’une douloureuse surprise. Silvain croit y lire la preuve de ses méchans soupçons sur la naissance de Sarah ; il croit pouvoir insister sur la promesse qu’il a reçue le jour même ; il augmente aux yeux de son maître le danger d’en retarder l’effet ; et la chaleur de ses instances arrache à M. Primrose l’arrêt de l’innocente Sarah. Elle sera malheu-