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SARAH.

à lui que le ciel m’a donnée ; c’est à vous, qui êtes le père d’Edwin. Je serai la femme d’Edwin, puisqu’il m’a reçue de vous pour sa compagne dès mon plus jeune âge. Eh ! comment Silvain serait-il mon époux ? je n’en veux pas. »

M. Primrose fut interdit du libre aveu de Sarah ; mais il s’échappait de son ame avec tant de candeur, qu’il ne trouva pas le courage de s’en offenser ; il crut pourtant devoir fixer ses idées sur ce qu’elle lui devait de soumission, sur celle qu’il avait le droit d’attendre de son fils, qu’il ne destinait pas à devenir jamais son époux ; et lui dit qu’ayant sur tous deux l’autorité de la raison, ils devaient tous deux lui laisser le soin de leur sort, s’ils ne voulaient pas, en l’offensant, offenser le ciel.

« Je ne saurais croire, reprit-elle tristement, que le ciel, qui m’a bénie par vos bontés, ait voulu me