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lui-même ; car il brûlait ce portier dérangé d’attraper et de tordre le bras insolent qui l’arrachait ainsi à son repos. C’était en vain !

Alors, l’amour même du repos l’arrachait violemment à son immobilité de profession. Il se faisait petit, et s’avançait finement le long du rang où il supposait les malfaiteurs cachés.

Mais si, par hasard, il s’approchait de leur retraite, ils en sortaient tout à coup avec une agilité si prodigieuse qu’ils glissaient entre ses bras étendus, faisant voler en l’air son bonnet et poussant des cris aussi aigus que ceux de l’orfraie ou de la chouette. Ils étendaient même l’insulte jusqu’à frapper du marteau chacun un coup ; ce qui en faisait six, en jetant pour adieu au portier gonflé de colère dans la rue :

— Ouvrez, portier ! ouvrez donc ; portier ! le cordon, s’il vous plaît !