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ré ses yeux ; c’étaient de ces yeux qui lancent une pensée toute chaude, toute claire ; son regard ne bégayait pas plus que son ame ; vous allez voir ! Car je l’aime, moi, ce petit René ; je veux vous le raconter des pieds à la tête.

Ce jour-là, en juillet, un jour tout de feu et de vacance, on alla se baigner. Toute l’école avait soif d’eau, de cette belle eau dont le bruit rafraîchit l’oreille, dont le courant plein de perles blanches semble entrer par les yeux dans l’imagination altérée de ceux qui la regardent.

Dernier venu dans l’école, à l’époque de l’année où les bains de rivière sont clos jusqu’à l’autre été, René ne savait pas nager.

— René, lui dit-on, vous veillerez sur les habits et vous regarderez comme font les autres pour vous déniaiser un peu. Le maître de natation vous commencera bientôt.