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Le lendemain, Inès prit une voix grave et sévère. Elle paraissait mécontente de son idole et sur un certain bruit d’une petite main qui frappe un corps dur, accompagné de ces mots ; allez ! allez ! allez ! la maman d’Inès se montra. Il n’y avait pas à en douter, la poupée avait été fouettée. Sa belle robe rose en désordre l’attestait dans le coin sombre où elle était en pénitence.

— Que t’a-t-elle fait pour te changer ainsi ? Maman, dit Inès exaltée, elle est boudeuse, entêtée ; oh ! maman ! c’est un monstre ! je lui donne tout ce que j’ai ; eh bien !…

— Eh bien ! dit sa mère ; qu’exiges-tu de plus que le bonheur de lui donner ? veux-tu qu’elle ait un cœur et une voix pour te remercier quand c’est toi qui lui dois de la reconnaissance ? confie-moi ta fille à élever, chère enfant, je t’apprendrai le