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fille a-t-elle un si grand pot de cuivre sur la tête ? »

Un triste et humiliant silence suivait cette question qu’elle entendait sous l’espèce de prison sonore où bruissaient les paroles que l’air y faisait entrer, et l’on s’en allait pour en causer par la ville.

Sa tante, qui avait défendu à ses petits cousins de renouveler le charivari, eut la bonté de ne lever sa coiffure que lorsqu’elle fut rentrée tout au fond de la maison, afin que personne au moins ne vit son doux visage si blanc de crême et si rouge de honte, que je n’essaie pas de vous le peindre.

Félicitée dont le cœur était près d’éclater d’amertume, et pourtant de reconnaissance envers son juge, ne put qu’articuler au milieu d’un sanglot : « Oh ! ma tante ! » Sa tante n’en reparla jamais. Cela s’est répandu sourdement, et je vous le raconte,