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Page:Desbordes-Valmore - Pauvres fleurs, 1839.djvu/55

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JE L’AI PROMIS



Tu me reprends ton amitié :
Je n’ai donc plus rien dans le monde,
Rien que ma tristesse profonde.
N’en souffris-tu que la moitié,
Toi, dans ta mobile amitié,
Va ! Je plaindrai ta vie amère.
Que Dieu pour l’amour de sa mère,
Ou pour moi, te prenne en pitié !

On ne commande pas l’amour :
Il n’obéit pas, il se donne ;
Voilà pourquoi je te pardonne :
Mais tu m’as tant aimée un jour
Que j’en demeurai tout amour.
Pour une autre as-tu fait de même ?
Aime donc longtemps, si l’on t’aime :
C’est mortel quand ce n’est qu’un jour.