Aller au contenu

Page:Desbordes-Valmore - Poésies, 1820.pdf/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(145)


À LA NUIT.


Douce Nuit, ton charme paisible
Du malheureux suspend les pleurs ;
Nul mortel n’est insensible
À tes bienfaisantes erreurs ;
Souvent dans un cœur rebelle
Tu fais naître les désirs ;
Et l’amour tendre et fidèle
Te doit ses plus doux plaisirs.

Tu sais par un riant mensonge
Calmer un amant agité,
Et le consoler en songe,
D’une triste réalité.
Ô Nuit ! pour la douleur sombre,
Et pour le plaisir d’amour,
On doit préférer ton ombre
À l’éclat du plus beau jour.