NE VIENS PAS TROP TARD !
À tout ce qu’elle entend, de vous seule occupée,
De chaque bruit lointain mon oreille frappée
Écoute, et croit souvent reconnaître vos pas :
Je m’élance, je cours, et vous ne venez pas !
Combien le feu tient douce compagnie
Au prisonnier dans les longs soirs d’hiver !
Sais-tu qu’une part de ma vie
Me manque et retourne vers toi ?
Où la tienne languit sans moi,
Dis, sais-tu qu’elle l’a suivie ?
Pour qui te voit, béni soit Dieu !
Pour qui te perd, bonheur, adieu !
Quand de ta demeure isolée
Tu franchis lentement le seuil,
De moi si ta vie est en deuil,
Crois-tu la mienne consolée ?
Pour qui te voit, béni soit Dieu !
Pour qui te perd, bonheur, adieu !
Le soir, quand ton foyer s’allume.
Dans ses ondoyantes lueurs,
Vois-tu, comme à travers les pleurs,
Que mon âme ainsi se consume ?
Pour qui te voit, béni soit Dieu !
Pour qui le perd, bonheur, adieu !