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Page:Desbordes-Valmore - Poésies, 1860.djvu/257

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Pleurs et pauvres fleurs.

S’il n’est pas descendu pour l’annoncer lui-même,
L’homme est donc bien méchant de l’avoir inventé !

Ne crains pas ! j’ai langui dans un feu qui dévore ;
J’ai porté ma couronne, et ma croix, et mes pleurs.
Je mourrai loin de toi… que puis-je craindre encore ?
Va, pour tous les tombeaux la nature a des fleurs.

Dieu n’a pas dit : « Brisez son fragile courage. »
Dieu fit le roseau faible, et l’air est son appui :
L’espérance, c’est Dieu, même au sein de l’orage ;
Je suis roseau, je tremble… et je cherche après lui !


LES AILES D’ANGE


Vous aussi, vous m’avez trompée.
Avec vos traits d’ange et vos pleurs ;
Sous le charme de vos douleurs.
Mon âme reste enveloppée.
De vos jours longtemps accablés,
J’écartai les ombres cruelles :
Mais l’air pur fait frémir vos ailes,
Bel ange ! et vous vous envolez.

Quand vos ailes alors tremblantes
Vinrent se reposer sur moi,
Quand, à travers un peu d’effroi.
J’accueillis vos peines brûlantes ;