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POÉSIES.

Dénouant pour mourir ta robe de printemps,
Tu dis : « Semez ces fleurs sur ma cendre captive. »

Oui ! je reconnaîtrai les traits pâles, charmants !
Miroir de la pitié qui marchait sur les traces,
Qui pleurait dans ta voix, angélisait tes grâces,
Et qui s’enveloppait dans tes doux vêtements !

Oui, tu ne m’es qu’absente, et la mort n’est qu’un voile,
Albertine ! et tu sais l’autre vie avant moi.
Un soir, j’ai vu ton âme aux feux blancs d’une étoile ;
Elle a baisé mon front, et j’ai dit : C’est donc toi !

Viens encor, viens ! j’ai tant de choses à te dire !
Ce qu’on t’a fait souffrir, je le sais ! j’ai souffert.
Ô ma plus que sœur ! viens : ce que je n’ose écrire,
Viens le voir palpiter dans mon cœur entr’ouvert !




LA SINCÈRE

Enfin ! et cetteAh ! c’est vous que je vois
Enfin ! et cette voix qui parle est votre voix !
Pourquoi le sort mit-il mes jours si loin des vôtres ?
J’ai tant besoin de vous pour oublier les autres !

Victor Hugo.

Veux-tu l’acheter ?
Mon cœur est à vendre.
Veux-tu l’acheter,
Sans nous disputer ?