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Page:Desbordes-Valmore - Poésies, 1860.djvu/326

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DORMEUSE

QuSi l’enfant sommeille,
QuIl verra l’abeille,
Quand elle aura fait son miel,
Danser entre terre et ciel.

QuSi l’enfant repose,
QuUn ange tout rose,
Que la nuit seule on peut voir,
Viendra lui dire : « Bonsoir. »

QuSi l’enfant est sage,
QuSur son doux visage
La Vierge se penchera,
Et longtemps lui parlera.

QuSi mon enfant m’aime,
QuDieu dira lui-même :
J’aime cet enfant qui dort ;
Qu’on lui porte un rêve d’or.

QuFermez ses paupières,
QuEt sur ses prières,
De mes jardins pleins de fleurs,
Faites glisser les couleurs.

QuOurlez-lui des langes
QuAvec vos doigts d’anges !
Et laissez sur son chevet
Pleuvoir votre blanc duvet.