Page:Desbordes-Valmore - Poésies, 1860.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Hélas ! ces cœurs aimants quelles viennent d’unir,
Ne les séparez pas, mon Dieu, dans l’avenir !

Ils dorment. Qu’ils sont beaux ! Que leur mère est heureuse !
Dieu n’a pas oublié ma plainte douloureuse ;
Sa pitié m’écouta... Tout ce que j’ai perdu,
Sa pitié, je le sens, me l’a presque rendu !
 
Sommeil ! ange invisible aux ailes caressantes,
Verse sur mes enfants tes fleurs assoupissantes ;
Que ton baiser de miel enveloppe leurs yeux,
Que ton vague miroir réfléchisse leurs jeux.
Au pied de ce berceau, que mon amour balance,
Fais asseoir avec toi l'immobile silence.
Ma prière est sans voix ; mais elle brûle encor :
Dieu, bénissez ma nuit ! Dieu, gardez mon trésor !