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LE SOUVENIR


À M. ALIBERT.


Votre main bienfaisante et sûre
A fermé plus d’une blessure.
Partout votre art consolateur
Semble porter la vie et chasser la douleur :
Hélas ! il en est une à vos secours rebelle,
Et je dois mourir avec elle.
Je n’ai pas d’autre mal ; mais il fera mon sort.
Jugez si ce mal est extrême !
Je le crois, pour votre art lui-même,
Plus invincible que la mort.

Son empire est au cœur, ses tourments sont à l’âme ;
Ses effets sont des pleurs, sa cause est une flamme
Qui dévore en secret l’espoir de l’avenir ;
Et ce mal est un souvenir.





LA SÉPARATION


Il est fini, ce long supplice :
Je t’ai rendu tes serments et ta foi ;
Je n’ai plus rien à toi.