Page:Desbordes-Valmore - Poésies inédites, 1860.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 117 —


LA VOIX PERDUE.


(Ma fille Inès.)


La jeune fille.

Ma mère, entendez-vous, quand la lune est levée,
L’oiseau qui la salue en veillant sa couvée ?
Ne fait-il pas rêver les arbres endormis ?
Pourquoi chante-t-il seul ! Il n’a donc pas d’amis ?

La mère.

Il en a ! Des bannis il soulage la route ;
Dans tous ces nids couchés on le bénit sans doute.
Il parle à quelque mère humble et pareille à moi,
À quelque enfant sauvage et charmant comme toi.

La jeune fille.

Que je l’aime ! Avec nous que je voudrais le prendre !
Tout ce qu’il chante à Dieu que je voudrais l’apprendre !
Lui, s’il voulait venir, heureux dans notre amour,
Nous lui ferions aimer le monde et le grand jour.