Page:Desbordes-Valmore - Poésies inédites, 1860.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 127 —


Église vainement austère
Où le doux encens de la terre,
Ruisselant sur mes longs cheveux
Égarait le cours de mes vœux ;

Église où mon humble famille,
Moins morte aux soupirs de sa fille,
Planait sur mon sort combattu
Et criait dans l’air : « Que veux-tu ? »

Le savais-je, ô Dieu de mon père !
Où va-t-on vers ce qu’on espère ?
Où fuit-on l’ombre de ses pas ?…
Dieu ! savais-je où l’on n’aime pas !

Dieu des larmes, le sais-je encore ?
Je n’ai su qu’un mal qui dévore,
Un mal dont on n’ose souffrir,
Ni vivre, ô mon Dieu, ni mourir.

Église, église, ouvrez vos portes,
Et vos chaînes douces et fortes
Aux élancements de mon cœur
Qui frappe à la grille du chœur.