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Je voudrais, dans sa main qui travaille et qui donne,
Pour ce pauvre qui passe aller puiser l’aumône.

Non, Seigneur ! sa beauté, si touchante ici-bas,
De votre paradis vous ne l’exilez pas !

Ce soutien des petits, cette grâce fervente
Pour guider ses enfants si forte, si savante,

Vous l’avez rappelée où vos meilleurs enfants
Respirent à jamais de nos jours étouffants.

Mais moi je la voulais pour une longue vie
Avec nous et par nous honorée et suivie,

Comme un astre éternel qui luit sans s’égarer
Que des astres naissants suivent pour s’éclairer.

Je voulais jour par jour, adorante et naïve,
Vous contempler, Seigneur, dans cette clarté vive…

Elle a passé ! Depuis, mon sort tremble toujours,
Et je n’ai plus de mère où s’attachent mes jours.


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