Page:Desbordes-Valmore - Poésies inédites, 1860.djvu/22

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Ce cœur, souvent, révèle à peine
Le trouble enfermé de mon sort ;
Ma voix ardente est sans haleine ;
Mon âme en pleurs est sans essor ;

Et tes ailes me font envie,
Quand ta volonté frappe l’air.
Ton cri rapide est une vie !
Ton vol, un éloquent éclair !

Ô flèche amoureuse lancée,
Aussi prompte que ton désir,
L’objet de ta fuite empressée,
Dieu ! que tu dois bien le saisir !

Toi chez qui le printemps allume
L’audace et l’élan de l’amour,
Remets ce papier sous ma plume
Puisqu’il va promettre un beau jour.

Mais tu t’enfuis, charmante chose,
En me regardant de travers ;
Car tu hais la cellule close,
Toi dont la cage est l’univers !


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