Page:Desbordes-Valmore - Poésies inédites, 1860.djvu/252

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 242 —


Ce soir une hirondelle
Qui revenait des cieux
A frôlé de son aile
Tes bouquets gracieux.
Ta fraîche palissade
A tremblé sous son cœur :
Vient-elle en ambassade
De la part du bonheur ?

Sans lune et sans étoile
Quand la nuit teint les flots
J’allume sous ton voile
Ma lampe aux matelots ;
Afin que l’humble flamme
Qui s’épuise ardemment
Comme un peu de mon âme
Attire mon amant.

Mais du port, si le phare
Mourait avant le jour,
Au marin qui s’égare
Montre au loin mon séjour.
Dis-lui qu’à ma fenêtre,
Toujours comme aujourd’hui,