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AMOUR

AU LIVRE DE LEOPARDI

IL est de longs soupirs qui traversent les âges
Pour apprendre l’amour aux âmes les plus sages.
Ô sages ! de si loin que ces soupirs viendront,
Leurs brûlantes douceurs un jour vous troubleront.

Et s’il vous faut garder parmi vos solitudes
Le calme qui préside aux sévères études,
Ne risquez pas vos yeux sur les tendres éclairs
De l’orage éternel enfermé dans ces vers,

Dans ces chants, dans ces cris, dans ces plaintes voilées,
Tocsins toujours vibrant de douleurs envolées.
Oh ! n’allez pas tenter, d’un courage hardi,
Tout cet amour qui pleure avec Leopardi !