Page:Desbordes-Valmore - Poésies inédites, 1873.pdf/281

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
222
ENFANTS

Là, de son passé qui l’oppresse
A qui donc se plaint-il tout bas ?
Enfant, n’ayons qu’une caresse
Pour le chien qui ne nous mord pas.
Hôte de la pauvre chaumière
Où s’éteignent d’humbles vieillards,
De l’aveugle il est la lumière,
Eclairant ses mornes hasards.
Par sa vigilante tendresse,
Vois comme il avertit ses pas !
Enfant, n’ayons qu’une caresse
Pour le chien qui ne nous mord pas.
Si le glaive ardent de la guerre
Frappe son maître tout armé,
Si la sentence militaire
Brise un front qu’il a tant aimé,
Perçant la foule qui s’empresse,
Il fait pleurer les vieux soldats….
Enfant, n’ayons qu’une caresse
Pour le chien qui ne nous mord pas.