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L’ÉPREUVE.

ainsi que tu me l’as écrit, peu avant de m’apprendre la mort de ton père. Je me donne au diable si je me figurais une sœur austèrement perdue pour toi et pour le monde, dans la femme dont tu me parlais ce matin comme… ma foi ! comme d’une maîtresse dont tu voulais que je devinsse à mon tour l’admirateur…

— Voilà mon tort ! J’ai voulu ruser, et la finesse est déplorable ; mais tu savais pourtant que ma sœur était veuve ?

— Je l’ignorais, je te jure.

— Et moi je te jure que je te l’ai écrit ; quoique je fusse dans ma correspondance avec toi fort sobre de détails de famille, assez peu réjouissans pour un militaire ; mais un événement qui me rendait ma sœur, et la rendait à elle-même, me semblait d’une valeur à te toucher toi-même :