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LE CORRIDOR.

phie était lente, le miroir étrange ; les diamans n’attiraient pas un regard.

— Sentir près de soi, dans sa maison, un homme qu’on ne peut voir et qui le sait ! pensait-elle : ah ! que je me repens d’en avoir fait l’aveu ! j’aurais pu feindre si long-temps ! toute ma vie peut-être ! une révérence, un mot poli, tout cela eût été compté pour de la bienveillance, de l’estime… On en voit tant comme cela dans le monde ! Il est vrai que c’est affreux de feindre ; mais j’aurais peut-être appris comme les autres. À présent que tout le monde le sait, il va voir ma haine écrite dans tout ce que je dirai ; elle va lui sauter aux yeux ; … car il est bien vrai qu’elle me subjugue jusqu’à l’oppression ; et, ce qu’il y a d’insupportable, c’est qu’il en souffrira. Cette idée me déplaît ; je n’ai pas