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LE BAL.

d’autre ennemi qu’elle-même, tâchait de prendre en patience le plaisir de cette fête. Elle essayait d’observer et de répondre à ce que M. Nairac inventait de plus gai pour la faire sourire sur plusieurs personnes qu’elle voyait à peine ; bien ou mal déguisées, brillantes ou ridicules, Georgina les en tenait quittes. Tout-à-coup le commandant se leva, comme s’il apercevait quelqu’un qu’il eût intérêt à reconnaître, et du ton naturel d’un curieux qui se parle et s’interroge.

— Pas possible ?… il serait plaisant ; … mais non !… ce déguisement me trompe ; … si fait,… je crois,… c’est bien cela ! vous permettez, Georgina ? Et sans attendre de réponse, il la laissa dans sa presque solitude, étonnée de se sentir pour la première fois isolée au milieu du monde qu’elle avait