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LE BAL.

n’ai rien fait pour me rendre aimable ; j’ai été, au contraire, atroce d’orgueil et de raideur ; et dire que je n’oserais plus pour ma vie, maintenant, lui demander cette main que j’ai serrée tout-à-l’heure… Un frisson glissait dans ses idées nouvelles, et il ne voyait au milieu du bal qu’un long corridor sombre, où l’attirait doucement une voix de femme aux paroles enchantées. Et cette main ! oh ! cette main caressante, expressive, attirante ! le voilà bientôt qui donnerait sa vie pour oser la ressaisir comme sienne à la face de tous ceux qui prétendent la toucher après lui.

— Que c’est triste la haine ! pensait à deux pas de lui Georgina respirant avec peine, et cachant parfois son front dans les parfums de son bouquet. Voyez ! comme le bal en est consterné ! moi, qui aimais tant