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LE BAL.

moqueur dont la querelle s’envenimait encore.

Ernest, enfin, se rapprocha vivement avec un air d’inquiétude et de colère, traînant Nérestine palpitante et blanche de frayeur ; il l’emporta presque aussitôt avec sa sœur glacée et prête à défaillir, du scandale dont elle était l’innocente cause ; son âme était épouvantée des suites que pouvait avoir cet incident fatal. Elle emportait dans son effroi la pâleur de Camille, cette voix menaçante, ses cheveux soulevés par l’indignation et le courage, blessé peut-être dans son rapide élan pour la défendre, elle ! qui l’avait moqué avec une acide vanité de femme. Ah ! cette idée recelait une amertume si poignante, qu’elle n’osa plus rentrer en elle-même dans le chemin qui la ramena du bal chez elle. Tout cela