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L’AVEU.

yeux pleins d’un feu sombre, il sauta furieux hors de sa chaise, où il s’efforçait d’écouter silencieusement ces plans de liberté qui le rendaient fou de douleur.

— Tais-toi ! Ernest, par pitié, tais-toi ; tu ne sais donc pas que, depuis quelques jours, tu me retournes un poignard dans le cœur. Eh bien ! je le sens, moi ! et je te prie de finir. Ah ! tu ne vois pas, toi qui voyais autrefois jusqu’au fond de ma tête, qu’il y a là une insupportable souffrance, et que je suis bien las de cette vie d’effort et de contrainte ! Tu ne vois pas, toi qui me regardes, que je suis bien malheureux, et que j’adore ta sœur ? Là ! le sais-tu présentement.

— Comment te croire ? répondit Ernest feignant la surprise, et retenant son cœur qui bondissait de joie.