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RÉVÉLATION.

s’il me l’eût avoué à Paris !… moi qui l’aime tant ! j’y serais restée, ma tante, par tendresse pour lui !

— Peut-être voulait-il faire un entier sacrifice à votre repos.

— Lequel ? de céder à un autre quelqu’un qu’il aime beaucoup ! beaucoup ! ah ! ma tante, pensez-vous bien que cela soit possible ? Allons donc ! dit-elle en balançant la tête d’un air incrédule, il serait maintenant aussi malade que moi !

Et quel calme pudique se répandit dans son âme pure, quand elle sut que l’insolent magicien qui avait percé ses voiles jusqu’à signaler un signe ignoré du monde entier, n’était autre que le vieux commandant, l’inoffensif vieillard qui l’aimait en père, à qui sa tante elle-même avait fait cette innocente révélation pour l’en