Descartes se rendit vers la fin de février 1623, et d’où il ne revint qu’au commencement de mai, ayant, pour vendre ses biens, différé son voyage en Italie jusqu’au mois de septembre.
« M. Descartes vint en poste de Lyon en Poictou pour sçavoir l’état du bien qu’il y avoit laissé sans l’avoir pû vendre avant son départ, et pour rendre conte à Madame Sain sa marraine, de ce qu’il avoit fait pour les affaires de feu son mary dans l’armée d’Italie. (En marge : Lettr. de M. Desc. à son père, du 24 Juin 1625). Etant à Châtelleraut il fut sollicité de traitter de la charge du Lieutenant Général du lieu, qui se trouvoit pressé de s’en deffaire pour en acheter une autre à son fils ; et on lui fit entendre qu’il l’auroit pour seize mille écus ou 50000 livres. Il rejetta d’abord ces propositions sous prétexte qu’il ne pouvoit mettre de son argent plus de dix mille écus contans en une charge de judicature. Mais n’ayant pû résister aux instances de quelques amis (en marge : Le sieur de Masparault), qui lui offrirent de l’argent sans intérêt, il promit d’en écrire à Monsieur son Père dès qu’il seroit à Poictiers. C’est ce qu’il fit le 24 jour de Juin, pour le prier de l’assister de son conseil, et de le déterminer sur son choix. Il avoit sujet de craindre que son Père, qui étoit pour lors à Paris, ne le jugeât incapable de remplir une charge de cette espèce, parce que n’ayant fait autre exercice jusques là que de porter l’épée, il paroîtroit (en marge : À 29 ans) être venu trop tard pour entrer dans la profession de la robe. C’est sur quoi il voulut le prévenir en lui marquant la disposition où il seroit d’aller se mettre chez un Procureur du Châtelet, jusqu’à ce qu’il eût appris assez de pratique pour pouvoir exercer cette charge. Son dessein étoit d’aller voir M. son Père à Paris, dès qu’il auroit reçû de ses nouvelles. »
Baillet continue (t. I, p. 129. « Mais l’appréhension de ne plus le retrouver en cette ville fit que sans attendre sa réponse, il partit en poste