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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/120

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Correspondance.

peut-être Jean-Silhon (Voir Baillet, t. I, p. 144) qui présenta lui-même ces Lettres dans une préface au cardinal de Richelieu.

Clerselier ne donne aucune date. Mais D. Nisard, dans son Histoire de la littérature française (Paris, Didot, 1844, t. II, p. 6, note conservée dans les éditions suivantesà, mentionne une lettre de Balzac du 30 mars 1628, remerciant Descartes de son apologie. Nous n’avons pu retrouver d’autres traces de ce remercîment.*

Les Lettres su Sieur de Balzac avaient de fait, dès leur apparition suscité de nombreuses critiques, comme : La Vraye Histoire comique de Francion, de Charles Sorel (Paris, Billaine, 1624, in-8, privilège du 5 août) ; Response du sieur Hydaspe au Sieur de Balzac, par le P. Garasse, 1624 ; Lettre de Théophile contre Balzac à Eudoxe, 1624 : Lettre de M. de Croisilles à M. le comte de Cramail (Paris, 1625, in-8), etc.

Elles furent défendues par François Ogier (Apologie pour M. de Balzac, Paris, Cl. Morlot, 1627, in-4, privilège du 26 mars ; rééditée, t. II, 2e partie, p. 105-159 des Œuvres de M. de Balzac, 1665), lequel ajouta, comme pièce justificative, une Conformité de l’Éloquence de M. de Balzac avec celle des plus grands hommes du temps passé et du présent, par frère André de St-Denys. Descartes, en plusieurs endroits qui seront signalés ci-après, semble s’être inspiré de l’Apologie d’Ogier, dont il resta l’ami. La bibliothèque de Carcassonne conserve un exemplaire des Principia Philosophiæ, envoyé le 18 septembre 1644 avec ces mots sur la première page : « F° Ogier acris iudicii senatori censenda proponit Des Cartes. »

Mais la lettre de Descartes paraît répondre particulièrement à une nouvelle attaque dirigée contre Balzac par le Père Goulu (Dom Jean de St-François, général des Feuillants, mort le 5 janvier 1629) : Lettres de Phyllarque à Ariste, où il est traicté de l’éloquence françoise, première partie (Paris, Nicolas Buon, 1627, in-8, privilège du 18 septembre). Voir Emile Roy, De Joan. Lud. Guezio Balzacio contra Dom. Joan. Gulionum, thèse, Paris, Hachette, 1892.

D’après Borel (Voir Baillet, t. I, p. 139 et suiv.) Descartes aurait, dès 1625, défendu Balzac contre le Père Goulu devant le cardinal-légat Barberini, dont il avait fait la connaissance à Rome. Cependant l’indication donnée par Nisard semble mieux se rapporter à la date probable de la lettre de Descartes. Celui-ci se trouvait en Bretagne l’hiver de 1628, (où il fut, le 22 janvier, parrain à Elven d’un fils de son frère aîné), puis, l’automne de la même année, au camp devant La Rochelle. Entre temps, il vint sans doute à Paris.