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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/221

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11,492-493- XVII. — Janvier 1650. 107

égales. Car il eft certain qu'vne mefme corde plus elle fera tendue, plus elle aura le fon aigu, & toute- fois fera entendue de plus loin. Mais pour faire tout égal, prenez deux cloches de mefme figure & métal, 5 la plus grande aura le fon plus graue, & s'entendra de plus loin. Pour déterminer à quelle diftance chaque fon fe peut entendre, il eft impoffible ; car l'vn a meil- leure oreille que l'autre, & le moindre mouuement de l'air change tout. Ce que vous dites que le fon aigu

10 s'étend plus vifte que le graue, eft vray en tout fens; car il eft plus vifte porté par l'air, à caufe que fon mouuement eft plus prompt ; & il eft plus vifte dis- cerné par l'oreille , pour ce que fes retours fe font aufli plus vifte. Car il faut remarquer que fi le fon ne

l5 frappe l'oreille qu'vne feule fois, il eft bien entendu comme bruit, mais non pas diftingué comme fon qui foit graue ou aigu; il faut pour cela qu'il frappe l'oreille au moins deux ou trois fois, afin que par l'interuale qui eft entre les deux | battemens, on ef-

20 time combien il eft graue ou aigu ; ce qui paroift en ce que fi vous mettez le doigt fur vne corde, fi-toft après que vous l'auez touchée, auant qu'elle ait le temps de faire plufieurs retours, on entendra bien quelque bruit, mais on ne pourra iuger s'il eft graue

25 ou aigu.

En fécond lieu, pour le réjailliflement des balons, il eft vray qu'il eft excité en partie parce que l'air, non pas celuy de dehors, mais celuy qui eft enfermé dedans, réjaillit comme vn reflbrt, & les repoufle

îo en haut ; mais il y a encore vne autre caufe, qui eft la continuation du mouuement.

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