Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/245

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n, 5«3-5*4. XX. — 18 Mars i6jo. iji

aflurer qu'il y fait plus cher viure qu'à Paris, & qu'il trouueroit icy moins de perfonnes curieufes des chofes qu'il peut faire, qu'il n'y en a en la plus petite ville de France. Ce qui fait que ie vous prie de ne

5 luy point dire mon intention là deffus, fi cela ne luy eft neceffaire, c'eft que ie ne croy pas, veu ce qu'il m'auoit mandé auparauant touchant l'eftat de fes affaires, qu'il puft venir, encore mefme que ie l'en priaffe 3 ; & croy affurément que ce qu'il en dit, n'eft

10 que par ie ne fçay quelle humeur, pour s'excufer foy- mefme de ce qu'il ne fait pas autre chofe. Mais s'il fçauoit que ie ne fuffe plus en volonté de l'auoir auec moy, peut-eftre que ce feroit alors qu'il le defire- roit le plus, & qu'il diroit qu'il s'y feroit attendu, &

i5 que ie luy aurois fait perdre beaucoup d'autres bonnes occafions. Car il y en a qui font de telle hu- meur, qu'ils ne défirent les chofes que lors que le temps en eft paffé, &|qui inuentent des fujets pour fe plaindre de leurs amis, penfant ainfi excufer leur

20 mauuaife fortune. Ce n'eft pas que ie ne l'ayme b , & que ie ne le tienne pour vn homme tout plein d'honneur & de bonté ; mais pour ce que ie ne con- nois que deux perfonnes, auec qui il ait iamais eu quelque chofe à démener, qui font M T M(ydorge) &

25 M r M(orin), & qu'il fe plaint de tous les deux, ie ne fçaurois que ie ne iuge qu'il tient quelque chofe de cette humeur, où il faut dire qu'il eft bien malheu- reux. Enfin, s'il eft vray qu'il ait fait fon conte de venir icy, ie dois iuger par là qu'il met fort mauuais

a. le ne l'en priaffe Clers.

b. Que ie ne l'ame Clers.

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