Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/388

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274 Correspondance.

de vous efcrire, affin de n'eftre point au hafard de di- minuer par vn mauuais compliment la fauorable opinion que vous tefmoignés auoir de mon ftile ; car outre que ie ne la puis attribuer qu'a voftre courtoi- fie, qui aura peut-eftre voulu ne regarder les lettres 5 que i'ay eu autrefois l'honneur de vous efcrire * que par le cofté qui m'eftoit le plus auantageus; ie ne doy pas efperer que le feiour de Weftfalie, ou ie me fuis depuis prefque toufiours arefté*, m'ait donné moyen d'acquérir les grâces que ie n'auois fceu ap- 10 porter de mon pais ; ny que voftre gouft foit deuenu moins délicat dans vne cour que ie fçay eftre l'vne des plus polies de l'Europe *, &. auec cela dans vne famille ou i'entens qu'il n'y a perfonne qui ne parti- cipe aus rares & excellentes qualités qui font parti- i5 culierement admirées de tous en Monfieur de Zuili- com voftre beaufrere. Mais i'ayme mieus encourir le blafme de parler comme vn homme qui n'habite que les defers, que celuy d'auoir manqué a vous remer- cier, tant de la vifite de Monfieur de Mori, de la con- 20 noiflance & agréable conuerfation duquel i'ay défia retiré plus de profit, qu'il n'en pouuoit efperer de la miene ; comme auiïy des honneftes offres que vous m'obliges de me faire, & defquelles ie n'ay aucun moyen de me rendre digne, qu'en vous affurant auec 2 5 toute forte d'affection que ie fuis,

Monfieur,

Voftre très humble & très obeifTant feruiteur,

DESCARTES. 3°

A Amfterdam, ce 12 Dec. 163 y

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