j 88 Correspondance. 1,478-479.
quels moyens ie dois chercher pour leur faire paroif- tre ma reconnoiffance. Car ie ne croy pas que nous foyons feulement redeuables aux grands des faueurs a que nous receuons immédiatement de leurs mains, mais auffi de toutes celles qui nous viennent de leurs 5 miniflres, tant à caufe que ce font eux qui leur en donnent le pouuoir, que principalement auffi à caufe qu'ayant fait choix de telles perfonnes plutoft que d'autres, nous deuons croire que leurs inclinations à nous obliger font les mefmes que nous remarquons 10 en ceux aufquels ils donnent le pouuoir de nous bien faire. Et ainfi encore que ie ne fois pas fi vain, que de m'imaginer que les penfées du Roy, ou de Monfieur le Cardinal, fe foient abaiffées iufques à moy, ny qu'ils fçachent rien du Priuilege que Monfieur le i5 Chancelier m'a obligé de fceler, ie ne laiffe pas de leur en auoir la première & la principale obligation. Et ie reconnois en cela que la France eft bien autre- ment & bien mieux gouuernée que n'eftoit autrefois la ville d'Ephefe, en laquelle il eftoit deffendu d'ex- 10 | celler* ; vu qu'au contraire on y gratifie non feule- ment ceux qui excellent, au rang defquels ie n'ofe afpirer, mais mefme ceux qui font quelque effort pour bien faire, encore que ce foit par des voyes extraordinaires, qui eft vne chofe de laquelle ie con- 25 fefle qu'on auroit eu droit de m'accufer, fi i'euffe vécu parmy les Ephefiens. Au refte ie ne m'excufe point enuers Monfieur de CharnafiTé de la liberté que ie prens de l'employer en cette occafion : car la charge d'Ambafifadeur qu'il a icy, le bon accueil dont il m'a 3o
a. aux grandes faueurs Clers.
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