Conseiller à la Grand’Chambre, fils du seigneur d’Etioles, qui était le parent, l’ami et l’hôte de Descartes avant sa retraite en Hollande, M. l’abbé Mydorge, Chanoine du Saint-Sépulcre à Paris, également fils d’un ami, et M. Hardy, Conseiller au Parlement, dont la famille ne comptait pas moins de trois amis du philosophe : son père, ancien Maître des Comptes, un cousin de son père, M. Hardy, Conseiller au Châtelet, et l’abbé Picot, son oncle maternel, etc. — Baillet recueillit en outre le témoignage de MM. Piques et Belin, qui se trouvaient, tout jeunes encore, à Stockholm, dans la maison même de Chanut, lorsque Descartes y mourut. Enfin l’abbé Nicaise écrivit pour lui à Auzout et à Leibniz, tous deux alors à Rome, puis, en Hollande, à Bayle, Le Clerc, Beauval, Witte et Grevius. Rien ne fut négligé pour avoir le plus de renseignements possible, et obtenir communication de toutes les lettres qui restaient.
Legrand, de son côté, avait réussi à recouvrer, pour compléter la correspondance de Descartes, « les lettres manuscrites de M. Regius, la plupart de celles de Descartes à M. l’abbé Picot, à M. Clerselier, au sieur Tobie d’André, et à d’autres ; … quelques-unes de celles de la Princesse Palatine Elisabeth de Bohême, de M. Chanut, Ambassadeur de France en Suède, et de divers particuliers. » Outre ce témoignage de Baillet (p. xxii de sa Préface), nous avons une lettre de Legrand lui-même à Chouet, de Genève, 10 avril 1690, où on lit : « Je vous diray pour votre consolation, Monsieur, que tous les manuscrits de Mr Descartes qui n’ont point encore été imprimez sont en ma possession, outre 120 lettres que j’ay recueillies de diverses personnes. »
L’édition de Legrand, s’il l’eût achevée, eût donc été beaucoup plus complète que celle de Clerselier. La Bibliothèque de l’Institut possède un exemplaire des trois volumes de Lettres imprimées de 1657 à 1667, lequel paraît avoir servi à préparer cette édition nouvelle : de nombreuses notes sont écrites à la plupart des marges, des pages entières sont insé-