Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/574

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460 Correspondance. 111,115-117.

ie voy en tout le refte, que vous elles fans comparai- fon plus auancé que ie n'aurois crû ; i'approuue bien aufli que vous vous portiez à chercher les chofes plus difficiles, comme de refoudre en nombre les équa- tions de fix dimenfions, & en lignes celles de huit; 5 mais à caufe qu'il s'y trouuera peut-eftre plus de dif- ficultez que vous n'en auez preueu, ie croy qu'il y faut venir par degrez, & que vous pourriez aupara- uant faire des règles pour foudre les Problèmes folides, auec telle feétion conique donnée qu'on 10 voudra; & aufli examiner le fécond Liure de ma Géo- métrie, car vous y trouuerez quelque chofe de la nature des lignes courbes; & il faut prendre garde, aux folutions des Proble|mes, qu'on n'y doit iamais employer des lignes courbes d'vn genre compofé,que i5 lors qu'il efl impoflible de faire ce qui eft requis auec des lignes de plus fimple genre. I'ay aufli remarqué beaucoup d'efprit en vos considérations touchant la bataille, nonobftant que ce foit vne matière où l'expé- rience & la prudence naturelle auec la prefence de 20 l'efprit, que perdent ceux qui ont peur dans les occa- fions, feruent plus que les préceptes. Et enfin i'ay trouué voftre ftile latin fi beau & fi net, que ie n'en aurois iamais attendu de tel d'vn homme de voftre profeflion. le vous confeille de continuer à cultiuer 25 ces belles qualitez, & û i'y puis contribuer en quoy ce foit, vous me ferez faueur de m'employer. le fuis,

Monfieur,

Voftre tres-humble & tres-afFectionné

feruiteur, descartes. 3o

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