Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/598

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capables d’en iuger, eſt deuenu ſi hardy, qu’il n’apporte pas, ce me ſemble, toute l’attention qu’il faut à ce qu’il fait. Ie ſeray bien-aiſe de ſçauoir ce qu’il dira, tant de la lettre jointe à celle-cy, par laquelle ie répons à ſon écrit de maximis & minimis, que de la 5 precedente, où ie | répondois à ſa demonſtration contre ma Dioptrique[1] ; car i’ay écrit l’vne & l’autre, afin qu’il les voye, s’il vous plaiſt ; meſme ie n’ay point voulu le nommer, afin qu’il ait moins de honte des fautes que i’y remarque, & parce que mon deſſein 10 n’eſt point de faſcher perſonne, mais ſeulement de me deffendre. Et pource que ie iuge qu’il n’aura pas manqué de ſe vanter à mon prejudice en pluſieurs de ſes eſcrits, ie croy qu’il eſt à propos que pluſieurs voyent auſſi mes deffenſes ; c’eſt pourquoy 15 ie vous prie de ne les luy point enuoyer ſans en retenir copie. Et s’il vous parle de vous renuoyer encore cy-apres d’autres eſcrits, ie vous ſupplie de le prier de les mieux digerer que les precedens ; autrement ie vous prie de ne prendre point la commiſſion de me les 20 addreſſer. Car entre nous, ſi lors qu’il me voudra faire l’honneur de me propoſer des objections, il ne veut pas e donner plus de peine qu’il a pris la premiere fois, i’aurois honte qu’il me falluſt prendre la peine de répondre à ſi peu de choſe, & ie ne m’en pourrois 25 honneſtement diſpenſer, lors qu’on ſçauroit que vous me les auriez enuoyées. Ie ſeray bien-aiſe que ceux qui me voudront faire des objections ne ſe haſtent point, & qu’ils taſchent d’entendre tout ce que i’ay écrit, auant que de iuger d’vne partie ; car le tout ſe 30

  1. La Lettre XCI ci-avant, du 5 oct. 1637, p. 450.