Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/614

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qui renvoie à celle-ci pour l’explication des couronnes de la chandelle (Clers., III, 190). Or on apprend par cette dernière que Mersenne n’avait pas encore reçu la présente lettre le 8 février, ni même probablement le 12. S’il n’y a pas eu de retard exceptionnel, on ne peut donc en faire remonter l’envoi au delà du 25 janvier. D’autre part, eu égard à la lettre CII ci-après (en voir l’argument), celle-ci ne peut guère être postérieure au 1er  février.

Mon Reuerend Pere,

Ie vous remercie tres-humblement des ſoins que vous auez pris pour la distribution de nos liures[1]. Pour la lettre de mon frere, & celle que vous me mandez m’auoir cy-deuant écrite, dans laquelle vous 5 I’auiez miſe, ie ne les ay point receuës, de quoy ie ſuis vn peu en peine, & ie vous | prie de me mander à vous les auiez enuoyées par le meſme Meſſager que celle que vous écriuiez au Maire, dans laquelle eſtoit enfermé l’écrit De maximis & minimis, ou par quelque 10 autre, afin que ie taſche à les recouurer, ou à découurir par quelle faute elles ont eſté perdues[2]. Ie ne doute point que vous n’entendiez pluſieurs iugemens de mes écrits, & plus à mon deſauantage que d’autres : car les eſprits qui ſont d’inclination à en médire, 15 le pourront aiſément faire d’abord, & en auront d’autant plus d’occaſion, qu’ils auront elle moins connus par les autres ; au lieu que pour en iuger equitablement, il eſt neceſſaire d’auoir eu auparauant beaucoup de loiſir, pour les lire & pour les examiner. 20

Ie ſuis extremement obligé à M. des Argues de l’enuie qu’il témoigne que M. le Cardinal faſſe reüſſir

  1. Voir plus haut p. 485, l. 5-6.
  2. Cf. page 483, l. 4-7.