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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/660

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befoin des cors lumineux pour mouuoir cette matiere, puis qu’elle ſe meut d’elle-meſme, eſtant de telle nature, qu’elle ne ceſſe iamais de ſſe mouuoir.

Paſſons à la forme du mouuement de cette matiere ſubtile. 5

| 12. En la page 272 des Meteores, vous dites : Encore que l’action des corps lumineux ne ſoit que de pouſſer en ligne droite la matiere ſubtile qui touche nos yeux, toutesfois le mouuement ordinaire des petites parties de cette matiere, au moins de celles qui ſont en l’air autour de 10 nous, eſt de rouler, en meſme façon qu’vne bale roule eſtant à terre, encore qu’on ne l’ait pouſſée qu’en ligne droite, &c. Sur quoy il faut noter, en paſſant, que ſi cette matiere, outre le mouuement rectiligne qu’elle reçoit du corps lumineux, ſe meut de ſa nature 15 ſeulement en rond, par conſequent elle ne ſe meut pas çà & là comme vous dites en la page 160, ainſi que i’ay remarqué au nombre precedent ; ou ſi elle ſe meut çà & là, par conſequent elle ne ſe meut pas en ligne droite, comme vous dites en la page 272, ainſi que 20 i’ay icy remarqué.

13. Mais, en la page 258, vous dites & demonſtrez tout le contraire de ce que deſſus, par voſtre figure des petites boules, qui eſtant meuës en l’air viennent rencontrer en droite ligne la ſuperficie de l’eau ; Car 25 voicy vos paroles & vôtre figure : Pour mieux entendre cecy, penſez que la boule 1 2 3 4 eſt pouſſée d’V vers X, en telle ſorte qu’elle ne va qu’en ligne droite, & que ſes deux coſtez 1 & 3 deſcendent également viſte (& par conſequent ſans rouler) iuſques a la ſuperficie de l’eau Y Y, 30 où le mouuement du coſté marqué 3, qui la ren|contre le