Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/177

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111,389. CXXIII. — 27 Mai i6j8. 14J

refradion ne dépend point de la vérité de la nature de la Lumière^ ny de ce qu'elle fe fait ou ne fe fait pas en vn inftant, mais feulement de ce que ie fuppofe qu'elle eft vne adion, ou vne vertu, qui fuit les 5 mefmes loix que le mouuement local, en ce qui eft de la façon dont elle fe tranfmet d vn lieu en vn autre_, & qui fe communique par l'entremife d'vne liqueur tres-fubtile, qui eft dans les pores des corps tranf- parans. Et pour la difficulté que vous trouuez en ce

10 qu'elle fe communique en vn inftant, il y a de lequi- uoque au mot d'inftant; car il femble que vous le confiderez comme s'il nioit toute forte de priorité, en forte que la lumière du Soleil puft icy eftre pro- duite, fans pafler premièrement par tout Tefpace qui

i5 eft entre luy & nous; au lieu que le mot d'inftant n'exclud que la priorité du temps, & n'empefche pas que chacune des parties inférieures du rayon ne foit dépendante de toutes les fuperieures, en mefme façon que la fin d'vn mouuement fuccefiif dépend de

20 toutes fes parties précédentes. Et fçachez qu'il n'y a que deux voyes pour réfuter ce que i'ay écrit, dont l'vne eft de prouuer par quelques expériences ou raifons que les chofes que i'ay fuppofées font faufles; & l'autre, que ce que i'en déduis ne fçauroit en eftre

2 5 déduit. Ce que Monfieur de Fermât a fort bien en- tendu; car c'eft ainfi qu'il a voulu réfuter ce que i'ay écrit de la refradion, en tafchant de prouuer qu'il y auoit vn Paralogifme. Mais pour ceux qui fe con- tentent de dire qu'ils ne croyent pas ce que i'ay

3o écrit, à caufe que ie le déduis de certaines fuppofi-

12 confideriez.

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