Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/20

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Arbogast, membre de la Convention. Ce qui reste seulement établi à ce sujet, c’est qu’Arbogast a eu les lettres de Descartes entre les mains (ib., p. 9), qu’il a écrit de sa main, pour les années 1638 et 1639, une liste qui concorde avec celle de Poirier, qu’enfin les numéros, mis entre parenthèses sur les lettres, ne sont certainement pas de la main de Poirier, et qu’ils semblent beaucoup plutôt de celle d’Arbogast. Mais, comme je n’ai évidemment pas la prétention de reconnaître avec certitude une écriture sur quelques chiffres, le dernier point signifie uniquement que Poirier n’a pas été le seul à effectuer le classement.

Arbogast fit partie à plusieurs reprises (et notamment pendant l’hiver 1794-1795) du Comité d’Instruction publique de la Convention, Comité auquel était directement subordonnée la Commission temporaire des Arts. Arbogast pouvait donc intervenir naturellement dans le classement des papiers mathématiques qui l’intéressaient et pour lesquels il était plus compétent que les commissaires. C’est à cette époque que, sur un carré de papier collé sur la couverture du Manuscrit que nous avons désigné comme Copie Boncompagni , il inscrivait cette note :

« N. B. 2 ventôse [an III]. Ce volume faisoit partie du paquet de papiers trouves chez Vicq d’Azir, après sa mort, et renvoyés à la Bibliothèque de la ci-devant Académie des Sciences comme lui appartenant. »

J’ai décrit ce manuscrit dans l'Avertissement en tête du premier volume des Œuvres de Fermât (Paris, Gauthier-Villars, 1891, p. xxvii-xxx), et j’ai signalé qu’il portait une inscription presque illisible : « Au Citoyen Mauduyt. » Or, dans le registre précité de la Commission temporaire des Arts, on lit :

15 germinal an II (4 avril 1794) : « La section de phisique dépose sur le bureau l’inventaire fait par elle chez Mauduit, puni de mort. »

L’origine de ce manuscrit et la façon dont il passa dans les papiers de Vicq d’Azyr sont ainsi suffisamment éclaircies.