1/8 Correspondance. 111,338-339.
procédez fera le plus court. Et affin qu'il n vfe plus d'aucune excufe pour ne la point enuoyer, vous l'affu- rerez, s'il vous plaifl, que ie maintiens toufiours, comme deuant, que ny cete tangente ny vne infinité d'autres femblables ne peuuent eftre trouuées par fa 5 méthode, & qu'il ne doit pas fe perfuader que ie change d'auis lorfque ie l'auray mieux comprife ; car ie ne croy pas la pouuoir iamais entendre mieux que ie fais. Et ie puis dire auec vérité que ie l'ay fceue vingt ans deuant que d'auoirveu fon efcrit, bien que ie ne m'en fois iamais 10 eftimé beaucoup plus fçauant, ny n'aye creu qu'elle meritaft tant de louanges qu'il luy en donne. Mais ie ne crains pas que ceux qui voudront iuger de la vérité par les prennes, ayent aucune peine a connoiftre lequel des deux l'entend le mieux, ou celuy qui l'a i5 imparfaitement propofée & qui l'admire, ou bien ce- luy qui a remarqué les chofes qui deuoient y eftre adiouftées pour la rendre bonne, & qui n'en fait qu'au- tant d'eftat qu'elle mérite.
le n'adioufte rien dauantage, a caufe que ie ne 20 defire point aufTy continuer cete difpute ; & û i'ay mis icy ou ailleurs quelque chofe qui ne foit pas agréable a M' de Fermât, ie | le fupplie très humblement de m'en excufer, & de confiderer que c'eft la neceffité de me deffendre qui m'y a contraint, & non aucun deffein 25 de luy déplaire. le le fupplie aufly de m'excufer de ce que ie ne refpons point a fes autres queftions ; car comme ie vous ay mandé par mes précédentes^, c'eft
8 mieux entendre. — 10 bien... fois] fans m'en eftre. — 11 ny n'aye] & fans auoir.
a. Lettre CXXIV, ci-avant p. 167-168.
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