Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/380

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?4^ Correspondance.

��II, 458.

��est imprimée, comme elle se trouvait sans doute dans les minutes, entre la précédente, à Plempius, d’août i638, et la suivante, à Huy- gens, également d’août i638; nous admettrons donc que c’est là aussi sa place.

Monfieur,

l’ay lu foigneufement le liure que vous auez pris la peine de m’enuoyer, & ie vous en remercie. L’au- theur témoigne eftre homme de bon efprit & de grande dodrine, & auoir outre cela beaucoup de probité & de zèle pour le bien public. Tout ce qu’il dit contre les fciences qui font en vfage, & la façon qu’on tient pour les enfeigner, n’eft que trop vray, & fes plaintes ne font que trop iuftes.

Le deffein qu’il propofe de ramafler dans vn feul lo liure tout ce qu’il y a d’vtile en tous les autres, feroit auffi fort bon, s’il eftoit prattiquable ; mais i’appre- hende qu’il ne le foit pas. Car outre qu’il efl fouuent tres-mal-aifé de bien iuger de ce que les autres ont écrit, & d’en tirer le meilleur, fans rien prendre auec i5 cela de mauuais, les veritez particulières, qui font par cy par là dans les liures, font fi détachées & û. indé- pendantes les vnes des autres, que ie croy qu’il feroit befoin de plus d’efprit & d’induftrie pour les affem- bler en vn cors bien proportionné & bien en ordre, 20 fuiuant le.defir de l’Autheur, que pour compofer vn tel cors de fes propres inuentions. Ce n’eft pas qu’on doiue pour cela négliger celles d’autruy, lors qu’on en rencontre d’vtiles ; mais ie ne croy pas qu’on doiue employer fon principal temps à les recueillir. 25 Enfin, fi quelques-vns eftoient capables de trouuer le fonds des fciences, ils auroient tort d’vfer leur vie à

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