Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/402

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368 Correspondance. i, ass-as^.

mouuemens à d'autres mouuemens, ou des figures à d'autres figures &c., c'eft à dire, que des chofes qui à caufe de leur petitefle ne peuuent tomber fous nos fens à d'autres qui y tombent, & qui d'ailleurs ne dif- férent pas dauantage d'elles qu'vn grand cercle diffère 5 d'vn petit cercle, ie pretens qu'elles font le moyen le plus proprç, pour expliquer la vérité des queftions Phyfiques, que l'efprit humain puifTe auoir; iufques- là que, lors qu'on affure quelque chofe touchant la nature, qui ne peut eftre expliquée par aucune telle 10 comparaifon, ie penfe fçauoir par demonftration qu'elle eft fauffe. Et pour la comparaifon d'vn tuyau recourbé que i'ay mife icy, ie pretens qu'elle monftre tres-clairement qu'vne puiffance fort petite eft fuffi- fante pour mouuoir vne fort grande quantité d'vne i5

matière qui eft tres-fluide : car la pefanteur de l'eau con- tenue en ce tuyau ne fert point du tout pour la mou- uoir, vu qu'elle ne pefe point 20 dauantage d'vn cofté que d'autre. Et afin qu'on n'en puiffe douter, faifons que ce tuyau ABC foit courbé en rond tout autour de la terre 25 D , en forte qu'aucune de fes parties ne foit plus haut que l'autre, excepté feulement vn peu aux deux bouts, en au|tant d'efpace qu'il en faut pour contenir tant foit peu d'eau; car lors, en verfant vne feule goûte en l'vn de ces bouts, cela fuffira pour 3o

10 expliqué. — i5 après mouuoir] vne om. — 27 haute.

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