Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/412

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3/8 Correspondance. 11,389-390.

iamais aucuns Ecrits, ny acHeuer le cours en aucun temps déterminé; en forte que ceux qui en veulent tant foit peu fçauoir. font contraints de fe faire in- flruire en particulier par quelque maillre, ainfi qu'on fait en France pour le Droit, lors qu'on veut entrer en 5 office. Or encore que mon | opinion ne foit pas que toutes les chofes qu'on enfeigne en Philofophie foient auffi vrayes que l'Euangile, toutesfois, àcaufe qu'elle eft la clef des autres Sciences, ie crois qu'il eft tres- vtile d'en auoir eftudié le cours entier, en la façon 10 qu'il s'enfeigne dans les Ecoles des lefuites, auant qu'on entreprenne d'éleuer fon efprit au deffus de la pédanterie, pourfe faire fçauantde la bonne forte. Et ie dois rendre cet honneur à mes Maiftres, que de dire qu'il n'y a lieu au monde, où ie iuge qu'elle s'enfeigne i5 mieux qu'à la Flèche. Outre que c'eft, ce me femble, vn grand changement, pour la première fortie de la mai- fon,quedepafïer toutd'vn coup en vn pais différent de langue, de façons de viure & de religion, au lieu que l'air de la Flèche efl voifin du voflre ; & à caufe qu'il 20 y va quantité de ieunes gens de tous les quartiers de la France, ils y font vn certain mélange d'humeurs, par la conuerfation les vns des autres, qui leur apprend quafi la mefme chofe que s'ils voyageoient. Et enfin l'égalité que les lefuites mettent entr'eux, en =5 ne traittant gueres d'autre façon les plus releuez que les moindres, efl vne inuention extrêmement bonne, pour leur ofler la tendreffe & les autres défauts qu'ils peuuent auoir acquis par la couftume d'eflre chéris dans les maifons de leurs parens. Mais, Monfieur, 3o i'apprehende que la trop bonne opinion que vous

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