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402 Correspondance. 11,406.

penfe fçauoir fort bien maintenant iufques où va la portée de leur efprit, & s'il a eflé vn an à chercher quel eft le Cône qui a la plus grande folidité auec la moindre furface, qui eft vne chofe que ie viens de trouuer en vn trait de plume, ie vous affure qu'il luy 5 faudra plus d'vn fiecle à bien entendre ma Géomé- trie. Et pour la réfutation de l'opinion de Galilée tou- chant le mouuement fur les Plans Inclinez, M, F(er- mat) fe méconte, en ce qu'il fonde fon argument fur ce que les poids tendent vers le Centre de la Terre, 10 qu'il imagine comme vn poind, & Galilée fupofe qu'ils defcendent par des lignes parallèles. le fuis,

Page 38o, 1. 3. — Le dernier ouvrage de Galilée, désigné le plus sou- vent sous le titre abrégé de Dialoghi délie Nuove Science, fut confié par lui, en manuscrit, au duc de Noailles, ambassadeur de France à Rome, lequel se chargea de le faire imprimer en Hollande. Les interlocuteurs de ces dialogues sont les mêmes (Salviati, Sagredo, Simplicio) que ceux des Massimi Sistemi, et de même que dans ce célèbre ouvrage, ils conversent pendant quatre journées. Les deux premières sont consacrées à la cohésion des solides et à la résistance des matériaux, les deux dernières aux lois du mouvement uniforme, du mouvement uniformément varié des graves, et du mouvement parabolique des projectiles. Dans les éditions à partir de 171 8, on a ajouté, d'après les papiers de Galilée (en dehors de certains développements particuliers), deux nouvelles journées, l'une (incomplète) sur la théorie des proportions, l'autre sur la force de percussion.

La critique des Nuove Science, consignée par Descartes dans la lettre ci-dessus, a donné lieu à d'ardentes protestations et à de sévères juge- ments. On a un peu trop oublié que cette critique, faite au courant de la plume et pour Mersenne seul (voir p. 388, 1. 11), n'a nullement le carac- tère d'une attaque; mais il n'en est pas moins vrai que sa publication a fait plus de tort à la mémoire de Descartes lui-même qu'à celle de Galilée.

Son intérêt est aujourd'hui purement historique; elle peut servir à ap- précier, plus exactement que sur tout autre document, la différence entre les idées et les tendances scientifiques du grand penseur italien et du phi- losophe français. Mais il faut, pour cela, lire tout au long les pages (d'ail- leurs toujours intéressantes) auxquelles se rapportent les remarques de Descartes. Dans les éclaircissements qui suivent, nous ne pourrons donner que de brèves explications sur quelques points particuliers.

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