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544 Correspondance, ii. 167-168.

quantité de la matière, & vne autre qui dépend de Teftenduë de fes fuperficies.

Pour la Pefanteur, ie n'imagine autre chofe, finon que toute la Matière fubtile qui eft depuis icy iufques à la Lune, tournant très promptement autour de la 5 Terre, chafle vers elle tous les cors qui ne fe peuuent mouuoirfi vifle. Or elle les chafle auec plus de force, lors qu'ils n'ont point encore commencé à defcendre, que lors qu'ils defcendent defia; car enfin, s'il arriue qu'ils defcendent aufli vifte qu'elle fe meut, elle ne les 10 pouffera plus du tout, & s'ils defcendent | plus vifte, elle leur refiftera. D'où vous pouuez voir qu'il y a beau- coup de chofes à confiderer, auant qu'on puilfe rien déterminer touchant la Vitelfe, & c'eft ce qui m'en a toujours détourné ; mais on peut aufli rendre raifon de 1 5 beaucoup de chofes p^r le moyen de ces Principes, aufquelles on n'a pu cy-deuant atteindre. Au refte, ie ne vous écrirois pas fi librement de ces chofes, que ie n'ay point voulu dire ailleurs, à caufe que la preuue en dépend de mon Monde, fi ie n'efperois que vous les 20 interpréterez fauorablement, & fi ie ne defirois paflion- nément vous témoigner que ie fuis.

CLXII.

Descartes a Pollot.

Santpoort, 6 mai iGSg. Copie MS., Genève, collection Budé, Lettr. de Pollot à Desc, n° 2.

Publiée par E. de Budé, dans ses Lettres inédites de Descartes, p. 5 et 6 (Paris, Durand et Pedone-Lauriel, brochure in-8, 1868).

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