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11,170-171. CLXVII. — 19 Juin 16^9. 5^^

cupées, que ceux des Anciens ; & mefme ils pourront feniir d'attrait à plufieurs, pour leur faire lire vos Ecrits, ainfi qu'ils lifent ceux qui traittent des Armoi- ries, de la Chaffe, de l'Architedure &c., fans vouloir 5 eftre ny Chaffeurs, ny Architedes, feulement pour en fçauoir parler en mots propres. Mais fi vous auez cette intention, il faut vous refoudre à çompofer vn gros Liure, & à y expliquer tout li amplement, û clairement & fi diftindement, que ces Meffieurs, qui n'eftudient

10 qu'en baaillant, & qui ne peuuent fe peiner l'imagina- tion pour entendre vne Propofition de Géométrie, ny tourner les feuillets pour regarder les lettres d'vne figure, ne trouuent rien en voftre difcours, qui leur femble plus mal-aifé à comprendre qu'eft la defcrip-

i5 tion d'vn Palais enchanté dans vn Roman. Et à cet efiet il me femble que, pour rendre vos Demonftra- tions plus triuiales, il ne feroit pas hors de propos d'vfer des termes & du calcul de l'Arithmétique, ainfi que i'ay fait en ma Géométrie : car il y a bien plus de

20 I gens qui fçauent ce que c'eft que Multiplication, qu'il n'y en a qui fçauent ce que c'eft que Compofition de raifons, &c.

Pour voftre façon de confiderer les Lignes Paral- lèles, comme fi elles s'afifembloient à vn but à diftance

25 infinie*, afin de les comprendre fous le mefme genre que celles qui tendent à vn point, elle eft fort bonne, pourueu que vous vous en feruiez, comme ie m'af- fure que vous faites, pour donner à entendre ce qui eft obfcur en l'vne de ces Efpeces, par le moyen de

3o l'autre où il eft plus clair, & non au contraire.

le n'adjoûte rien de ce que vous écriuez du Centre

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